INSPIRATION
Entretien avec la créatrice de mobilier Kate Duncan
L’engagement de Mazda pour un savoir-faire sans compromis et la création de magnifiques concepts primés sont des valeurs partagées par la créatrice de meubles canadienne Kate Duncan. Mazda Monde l’interroge sur son attachement à l’artisanat.
Parmi un océan de copeaux de bois, dans son studio de Toronto, Kate Duncan a bouleversé le secteur du mobilier canadien. Des buffets aux tables basses, cette native de Port Alberni a fabriqué à la main 200 pièces sur mesure et produit trois (bientôt quatre) collections à succès depuis ses débuts, il y a près de dix ans.
La vocation de Kate est née dans une classe d’ébénisterie, à l’école secondaire, où elle a réalisé pour la première fois sa passion pour la fabrication de meubles. « J’ai tout de suite accroché. Je me souviens que mon professeur de menuiserie remerciait les ‘dieux du bois’ et, à 12 ans cela m’avait comblé », dit-elle. Pendant que ses camarades de classe jouaient au basket-ball et au hockey, Kate participait à des compétitions de menuiserie dans tout le pays. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, elle a donné des cours de menuiserie jusqu’à ce qu’un accident de moto lui serve de catalyseur pour lancer sa propre marque.
« Mes créations sont authentiques, sculpturales et parfois délicates », dit la créatrice qui intervient à chaque étape du processus, du dessin au produit fini. Elle commence par des esquisses au crayon, avant de fabriquer un prototype. Puis, elle le prend en photo et le transforme en plan, qui est ensuite traduit en instructions pour son équipe en pleine croissance. Selon sa complexité, la fabrication d’une pièce peut prendre entre une et trois semaines. « Être concepteur et réalisateur est un privilège », dit-Kate avec enthousiasme. « Mes compétences influencent la conception, et la conception influence mes compétences. J’apprends souvent une nouvelle technique juste pour pouvoir obtenir le résultat que je recherche. »
Kate s’inspire également des techniques et de la menuiserie japonaises. Elle fréquente même les quincailleries des « quartiers japonais » des grandes villes pour s’approvisionner en rabots, scies et ciseaux à bois importés. « Je suis influencée par l’esthétique japonaise parce qu’on y enseigne une ébénisterie très raffinée », dit Kate. Même les matériaux utilisés exigent un certain rituel, car elle sélectionne soigneusement tous les quinze jours des bois massifs nord-américains récoltés de manière durable auprès de fournisseurs locaux. « Chaque planche a sa forme unique, dit-elle. J’examine chacune pour déterminer la meilleure façon d’en tirer parti. » Les planches coûtant entre 80 et 250 dollars pièce, il est important que rien ne soit gaspillé dans le studio.
« Une grande partie de mon travail est inspirée par l’ébénisterie elle-même. Je veux honorer l’artisanat, l’histoire, la tradition et les techniques. »
Avec autant de réalisations exceptionnelles à son actif, dont la fondation et la co-conservation d’Address, l’événement annuel de présentation des concepteurs-créateurs, il est facile de comprendre pourquoi Kate est considérée comme une pionnière par de nombreux acteurs de son secteur. En 2018, elle est devenue la toute première femme à remporter le prix de « Concepteur de meubles de l’année », décerné par le magazine Western Living. En recevant son prix, en smoking et talons aiguilles de 10 centimètres, elle se souvient : « J’ai longtemps été une femme presque seule dans un univers masculin et remporter ce prix a d’autant plus d’importance. Cela m’a conforté dans ma démarche. Je me suis sentie reconnue. »
En 2021, Kate est plus occupée que jamais. À l’approche d’une prochaine collaboration avec l’artiste amérindien Mark Preston et le projet d’ouvrir un espace d’exposition à New York, l’avenir est certainement prometteur. « J’ai un engagement très fort envers mon métier – pour le meilleur ou pour le pire », dit-elle en souriant.
Texte Charlotte Briggs / Film Jay Kraus
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