INSPIRation

Au cœur d’HIROSHIMA

Les fidèles partisans de l’équipe des Hiroshima Toyo Carp incarnent l’esprit communautaire d’une ville. Mazda Monde mène l’enquête.

Dès les années 1920, la relation entre Mazda et la ville moderne d’Hiroshima est synonyme de communauté, d’innovation et d’un authentique esprit omotenashi accueillant. Omniprésente, des cafés aux usines en plein essor, et incarnée par sa communauté industrieuse, cette attitude positive d’Hiroshima saute aux yeux de tous ceux qui ont la chance de la visiter.

Pourtant, dans une population dépassant le million d’habitants, un groupe de citoyens passionnés incarnent l’esprit d’Hiroshima avec encore plus de passion – et plus de couleurs, du fait des nuées de chandails de baseball rouges arborés les jours de partie : les fidèles partisans de l’équipe de base-ball des Hiroshima Toyo Carp. L’équipe dispute jusqu’à six parties par semaine sur leur terrain, le MAZDA Zoom-Zoom Stadium Hiroshima. L’esprit d’équipe et le stade lui-même sont devenus des exemples éclatants de la communauté d’Hiroshima, aussi emblématiques de la ville et de ses habitants travailleurs, que Mazda elle-même.

Encouragés par leurs partisans, qui comptent parmi les plus passionnés, les Hiroshima Toyo Carp sont l’une des 12 équipes réparties en deux ligues : la Ligue Centrale et la Ligue du Pacifique. De Hokkaido, au nord, à Fukuoka, au sud, les équipes s’affrontent durant la saison régulière, suivie par les très attendues séries éliminatoires du championnat du Japon, qui désignent les vainqueurs de la saison.

Daichi Osera, à gauche, et Takato Hiraoka, à droite, posent avec un fan des Hiroshima Toyo Carp avant un match. (23 novembre 2018, ©HIROSHIMA TOYO CARP)

« Dans le stade, l’atmosphère était tout simplement incroyable avec tous les fans qui criaient. »

Daichi Osera

Pour cette équipe, qui a 70 joueurs sous contrat, la relation avec les fans est vitale. Daichi Osera, le lanceur des Hiroshima Toyo Carp, est heureux de le confirmer.

« Après avoir terminé mes études universitaires de baseball en 2013, j’ai visité Hiroshima pendant mes vacances et j’ai eu la chance de voir les Hiroshima Toyo Carp au MAZDA Zoom-Zoom Stadium Hiroshima , se souvient Osera. Dans le stade, l’ambiance était tout simplement incroyable, avec tous ces fans enthousiastes qui encourageaient leur équipe à grand renfort de cris. Je savais que les partisans des Carp étaient uniques, mais pas à ce point-là. Après cette expérience, j’ai pensé que j’aimerais jouer professionnellement pour une équipe comme Hiroshima, dont les fans sont si passionnés. »

Le souhait d’Osera de jouer pour les Hiroshima Toyo Carp a été exaucé peu après et il est vite devenu le lanceur partant de l’équipe. Pour un professionnel, rester au sommet de ce sport est cependant loin d’être facile.

Eitetsu Hoshino, Erina Oshita, Kodai Nakamura et Akiho Okamura dans leurs kimonos aux couleurs des Hiroshima Toyo Carp.

Les partisans Daisuke Fujii et Masanori Imazawa dans les gradins.

« On connaît plus de bas que de hauts, à tel point que j’ai parfois envie de raccrocher mon gant, dit Osera en plaisantant. Mais quand ça va mal, j’essaie de me dire que je ne joue pas pour moi, mais pour les fans, mes coéquipiers, les entraîneurs et tous ceux qui travaillent en coulisses pour l’équipe. Ainsi, je travaille encore plus dur et je suis plus motivé pour m’améliorer. »

Cette belle relation entre l’équipe et les fans dépasse l’enceinte du stade. Osera poursuit : « En dehors du terrain, nous organisons tout au long de l’année des fantasy camps et des forums de discussion pour rencontrer nos fans. Ce qui m’a marqué l’année dernière, c’est un camp particulier où nous avions invité les enfants de familles monoparentales. Cette saison, nous sommes allés plus loin et avons invité ces mêmes enfants à une vraie partie avec leurs parents, en espérant que cela aiderait à renforcer le lien parent-enfant. »

Histoire, patrimoine, passé ou forme actuelle de l’équipe, il est difficile de déterminer ce qui distingue les fans des Hiroshima Toyo Carp, par rapport aux autres. Certains disent que les progrès des Carp ont coïncidé avec la résurgence de la ville après la guerre, ce qui a sans doute son importance. Mais ce n’est pas tout.

Entre amis : Yuta Hashimoto, Chiharu Nagai et Hikaru Sato au stade MAZDA Zoom-Zoom d’Hiroshima.

Ryosuke Muta, le PDG de la chaîne de restaurants yakitori Carp Dori, qui sert des brochettes de poulet, est l’exemple même du partisan fidèle et résolu des Hiroshima Toyo Carp. Fondé en 1980 par son père, Carp Dori est connue pour ses plats de poulet nommés en l’honneur des joueurs des Hiroshima Toyo Carp. Si, par exemple, vous commandez un Osera, on vous sert une assiette de peau de poulet grillée, l’un des plats les plus prisés de la maison. Ce restaurant est cher au cœur des fans et nombreux sont ceux qui y font un tour à la moindre occasion.

« Notre vie quotidienne tourne autour des Hiroshima Toyo Carp. »

Ryosuke Muta

« L’existence même des Hiroshima Toyo Carp fait partie intégrante du tissu urbain, explique Muta. Pour nous, ce n’est pas un choix conscient [de soutenir Hiroshima Toyo Carp]. C’est ancré dans l’inconscient collectif des résidents d’Hiroshima. À la télévision, on voit toujours des informations sur Hiroshima Toyo Carp. En ville, les rues regorgent d’affiches à l’effigie des joueurs. Si vous achetez une casquette de base-ball, elle portera son logo. Notre vie quotidienne tourne autour des Hiroshima Toyo Carp. Rien de moins, rien de plus et, pour nous, c’est tout à fait naturel. »

De fait, si vous allez au MAZDA Zoom-Zoom Stadium Hiroshima un jour de match et que vous parlez aux fans, vous constaterez que Muta n’a rien exagéré. « À la maison, on parle toujours des Carp et toute la famille participe », dit Yasunori Shimizu, qui était au stade avec sa famille pour assister à la partie contre les Yomiuri Giants de Tokyo, les grands rivaux de la capitale. « C’est quelque chose qui est ancré dans la famille, depuis plusieurs générations. »

Sa fille, Yui, ajoute : « J’aime les [Hiroshima Toyo] Carp parce que mon grand-père et ma grand-mère les aimaient. De plus, toute l’équipe est très proche de nous, tant physiquement que spirituellement. Les joueurs et même Slyly [la mascotte de l’équipe] nous saluent souvent pour nous amuser et montrer qu’ils se soucient de nous. Cela prouve le caractère unique de notre relation avec les [Hiroshima Toyo] Carp. »

Tel semble être le consensus parmi les partisans des Hiroshima Toyo Carp, quel que soit l’interlocuteur dans le stade ou aux abords. Leur passion pour cette équipe de base-ball est une affaire de famille multigénérationnelle qui a forgé un lien indéfectible au fil des ans. Il est si fort qu’Hiroshima Toyo Carp ne reçoit pas de soutien financier de commanditaires, comme c’est le cas pour de nombreuses équipes sportives professionnelles. C’est grâce à une multitude de dons généreux de la part des habitants d’Hiroshima que l’équipe a pu survivre à des difficultés financières, en 1952, et adopter une politique de soutien de la communauté. Seule équipe de baseball au Japon à avoir adopté cette approche, depuis 70 ans, Hiroshima Toyo Carp n’est toujours pas financée par des commanditaires externes.

Nozomi Komiyama et Yumeno Imada encouragent les Hiroshima Toyo Carp avant un match (ci-dessus). Un partisan porte une écharpe ornée du numéro de l’uniforme de Kikuchi Ryosuke en guise d’obi, ou ceinture de kimono (ci-dessous).

C’est toutefois Erina Oshita, une fan vêtue d’un kimono Hiroshima Toyo Carp fait maison, qui résume le mieux ce que représente l’équipe pour les fans, jeunes et vieux, et pour les joueurs, des nouvelles recrues aux plus chevronnés. « Si je devais décrire ce que les Hiroshima Toyo Carp représentent pour nous, je dirais qu’ils sont l’âme de la ville. »

Comme dans tout sport, les saisons ne se ressemblent pas, les trophées sont gagnés et perdus, et les joueurs vont et viennent. La seule constante, cependant, ce sont les partisans fidèles qui, coude à coude dans le stade, applaudissent, célèbrent ou compatissent. Qu’il pleuve ou qu’il vente, victoire ou défaite, l’esprit communautaire d’Hiroshima triomphe toujours.


Texte Shogo Hagiwara / Images Keisuke Ono, image principale ©HIROSHIMA TOYO CARP

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