INSPIRation
Rares et convoités
Au cours de la riche histoire de Mazda, de nombreux modèles uniques se sont distingués par le plaisir qu’ils procurent. Mazda Monde rend hommage à ces joyaux sur roues et à ceux qui les conduisent encore aujourd’hui.
Chaque véhicule a une durée de vie naturelle, mais pour certains, le lien émotionnel qu’ils tissent avec leur propriétaire fait de ces objets utilitaires de fidèles compagnons, maintenus en vie pour toujours à coups de clés et de pinces dans les ateliers ou garages du monde entier.
Mazda est convaincue que chaque voiture doit offrir une expérience émotionnelle et physique stimulante. Cependant, avec ces perles rares, c’est presque le contraire qui se produit. En effet, ce n’est qu’au prix de passion et d’efforts – émotionnels et physiques – que nous pouvons apprécier ces véhicules de collection. Il ne s’agit pas de pièces de musée, destinées à une existence statique et climatisée. Ce sont de pures Mazda, qui roulent aujourd’hui sur la route, exactement comme au sortir de l’usine il y a des dizaines d’années : pour vivre des sensations et redécouvrir le plaisir de la conduite.
Brian Skotchdopole – Mazda REPU
Uniquement commercialisé en Amérique du Nord entre 1974 et 1977, le Mazda Rotary Engine Pick Up – ou REPU – est parmi les modèles les plus marquants de la marque. « Pour moi, il incarne une époque où Mazda était fière de son moteur rotatif », dit Brian Skotchdopole, qui pilote son REPU 1974 à Albuquerque, au Nouveau-Mexique (il a même participé à des courses). « Je suis très attaché à ce camion, car c’est lui qui m’a fait découvrir les Mazda à moteur rotatif. Les plus anciennes sont fabuleuses. J’ai maintenant plusieurs RX‑2, RX‑3 et R‑X4, explique-t-il. Sans le REPU, je serais passé à côté de ces véhicules exceptionnels. »
Skotchdopole a 31 ans et sa voiture de tous les jours est une Mazda RX‑8. C’est à Denver, au Colorado qu’il a déniché son REPU cinquantenaire. « Ils ne sont pas faciles à trouver, explique-t-il. Il appartenait au propriétaire d’un atelier de moteurs rotatifs qui m’a montré des photos du camion au départ d’une course au Bandimere Speedway, avant ma naissance. »
Malgré ce pedigree, le REPU ne manque pas de punch. L’accélération que procure le moteur rotatif est « exaltante », selon Skotchdopole, tandis que le roulis minimal de la caisse et le comportement en virage ont la touche typique de Mazda. « Je l’utilise encore comme camion-atelier pour mon entreprise, Rotor Rehab, explique-t-il. Notre spécialité est de redonner vie aux voitures à moteur rotatif. Je suis sûr que des centaines de moteurs et de pneus de voitures à moteur rotatif sont passés par la benne du REPU. »
Quant à l’autocollant « rotary power » qui orne l’arrière, « il laisse savoir à tout le monde à quel point il est unique », dit Skotchdopole. Cinquante ans après les débuts du REPU, ce « roi des mini-camions » reste « fantastique, dit-il. Il est éternel ».
Ferdi van Hout – Mazda RX‑4
Aux Pays-Bas, Ferdi van Hout, 41 ans, entretient également une étroite relation avec le moteur rotatif de Mazda. Van Hout a possédé une Mazda RX‑7 FC Turbo de 1991 et une Mazda 929 de 1975, et son amour pour ces « vénérables rotatives » l’a amené à restaurer une sublime Mazda RX‑4 de 1974 – avec des pièces de RX‑7 et de MX‑5, et quelques-unes qu’il a fabriquées lui-même. « Quelqu’un d’autre avait fait une meilleure offre, dit-il. Mais aux yeux du vendeur, j’étais la personne idéale pour achever la restauration et en faire un véhicule unique. »
Il a fallu plus de quatre ans à van Hout pour remettre la RX‑4 en état, en soumettant le véhicule à une restauration complète. Bien qu’il s’agisse d’un projet qui « ne sera jamais vraiment terminé », il n’a pas manqué de retourner voir le vendeur pour lui montrer le fruit de son labeur. « Voir et sentir la voiture vivante lui a fait monter les larmes aux yeux, raconte-t-il. Il se souvenait de chaque pouce de carrosserie et de ce qui avait été fait. »
Depuis, la RX‑4 a vécu beaucoup de choses, avec de joyeuses balades à la campagne et, fait remarquable, en jouant un rôle le jour du mariage de van Hout. « Nous nous sommes mariés dans cette voiture, dit-il, très fier. Elle fait désormais partie intégrante de notre vie. » Van Hout emmène également la RX‑4 sur le circuit de Zandvoort, pour assister au Grand Prix des Pays-Bas, avec le Hadi-Mazda Club, une communauté de passionnés de Mazda qui sont « comme une famille ».
Et elle attire tous les regards. « Je ne peux aller nulle part sans qu’on la prenne en photo, dit van Hout. Sur la route, les gens tournent la tête et lèvent le pouce quand ils me croisent. Tout le monde aime cette voiture. Pourtant, ses origines restent un mystère pour ceux qui la regardent passer. « Personne ne sait ce que c’est, dit-il. Quand je leur apprends qu’il s’agit d’une voiture japonaise, la surprise des gens est très amusante. »
Roberto Formato – Cosmo Sport
Certains disent que le lien entre Mazda et la course à l’espace est plus étroit qu’il ne semble. En effet, le nom et la conception futuriste de la superbe Mazda Cosmo Sport ont été influencés par le contexte du XXe siècle, lorsque l’admiration pour le vol spatial était à son apogée. « Dès que je l’ai vue, j’en suis tombé amoureux », dit Roberto Formato, qui vit à Adélaïde. C’est en 2015 qu’il a reçu les clés de sa Cosmo Sport 1970 (également connue sous le nom de 110S).
« En matière de moteur et de desgin, l’innovation s’inscrit clairement dans l’ère spatiale, et même l’habitacle est inspiré du cockpit d’un avion », poursuit-il, confirmant pourquoi Mazda a décrit le pilotage de la Cosmo Sport comme « plus proche de l’aviation que de la conduite ». Il a fallu plus de 18 mois de correspondance avec un cadre australien de Mazda – « Je l’ai convaincu que j’étais digne d’acheter un véhicule aussi merveilleux », dit Formato – désormais heureux propriétaire de l’un des 1 176 exemplaires jamais produits. C’est désormais l’une des 50 Mazda que Formato a possédées au cours de sa vie : sa première fut un Coupé 121 de 1976, la dernière est une Mazda3 et sa plus ancienne fut un triporteur T600.
Aujourd’hui, la Cosmo Sport demeure l’enfant chéri, et à juste titre, car elle a remporté le Bay to Birdwood Preservation Award en 2023. « J’aime préserver tout ce que je peux, dit Formato. Le jury est tombé sous le charme et a reconnu l’importance de la Cosmo et des détails qui la rendent unique. » Près de dix ans plus tard, ce niveau de conservation exige un mélange de « plaisir et de douleur », dit-il, mais il n’est pas encore redescendu de son petit nuage. « Les voitures ne sont rien sans histoires ou anecdotes. »
Anika Thorén – Mazda RX‑7 (FD3S) Type RZ
À environ 1 600 kilomètres de là, une autre histoire similaire s’est déroulée sur la Gold Coast en Australie. Anika Thorén, une passionnée de Mazda, a beaucoup travaillé sur sa Mazda RX‑7 (FD3S) Type RZ 2001, dont il n’existe que 325 exemplaires au monde. « On me dit que c’est l’une des RX‑7 les plus propres jamais vues », se réjouit-elle. Il lui a fallu deux ans de recherches acharnées pour la trouver. « Elle porte le numéro 245 sur 325, car Mazda n’a fabriqué la RZ que pendant sept mois. »
Pour Thorén, la RX‑7 (surnommée Feisty) a été le catalyseur de souvenirs inoubliables avec les communautés locales. « À lui seul, le moteur rotatif a créé une communauté de passionnés qui se comprennent et se respectent, explique-t-elle. Dans la région de Brisbane, j’organise également la rencontre Seven’s Day qui est devenu une sorte de célébration mondiale. »
Propriétaire de cette RX‑7 FD depuis sept ans, Thorén n’a pas ménagé ses efforts pour souligner ses lignes, notamment avec un capot ventilé, des jantes à finition bronze et des détails en fibre de carbone. Il s’agit d’une voiture très prisée. « Quand on me demande si je la vendrais un jour, je réponds que je serai enterrée avec. J’adore cette voiture, dit-elle. Seule Mazda a eu le courage de réaliser quelque chose d’aussi différent. »
Texte Ed Cooper
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